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Canyoning : Jetez-vous à l’eau ! Le guide ultime

Pratique outdoor encore peu connue, le canyoning vous surprendra par son aspect ludique et à sensations fortes : entre sport et promenade, spéléologie et randonnée, escalade et plongeon, découvrez une activité de plein air extrêmement complète qui peut se pratiquer en famille.

Le canyoning, c’est quoi au juste ?

Inventé par les adeptes de la spéléologie à partir des années 50, le canyoning consiste à descendre des cours d’eau, des gorges et des torrents par divers moyens : rappels, sauts, toboggans, nage et marche.  Dans les années 1980, l’audience s’élargit petit à petit et commence à toucher un public bien plus large.

Une gorge est un terrain qui a été érodé par l’eau au cours de son passage sur des millions d’années. Elle s’est ainsi faufilée entre les rochers, arrachant la matière qu’elle transportait jusqu’à la mer. Cette érosion naturelle a créé une architecture particulière alternant trous d’eaux, cascades ou simple rivière. C’est cette géologie qui a donné envie aux explorateurs de transformer la descente de canyon en activité ludique. Chaque passage devient une épreuve à franchir, alternant toboggans, sauts dans les trous d’eau profonds, ou rappel le long de cascade. Les canyons sont tous différents et, même si l’on retrouve les mêmes types d’obstacles, la manière de les aborder varie constamment. Certains canyons alternent plus d’obstacles, d’autres sont longs et nécessitent de la marche. C’est ce qui fait la richesse et l’attrait de ce sport.

Les pratiquants du canyoning sont fédérés au sein de la FFME (Fédération Française Montagne et Escalade) qui réunit plusieurs disciplines en relation avec le milieu montagnard : Alpinisme – Canyoning – Escalade – Randonnée Montagne – Raquette à neige – Ski-Alpinisme. Cette Fédération compte 103 454 licenciés en France.

Sawanobori ou la variante japonaise du Canyoning

Au Japon, il existe une autre forme de canyoning appelée Sawanobori. Celui-ci se distingue du canyoning par le fait que sa pratique vise plutôt à une exploration du milieu naturel montagnard qu’à réaliser une performance sportive. Aussi, la progression du grimpeur sur le parcours s’effectue dans le sens opposé à celui de l’écoulement de l’eau ; il remonte à la source d’un petit cours d’eau de montagne et, si possible, atteint le sommet de la montagne.

Où pratiquer le canyoning ? Le Top 5 des destinations en France

La France est un terrain de jeu privilégié pour les adeptes du canyoning avec 1800 canyons équipés. Découvrez notre sélection avec le Top 5 des spots et ce qui les rend si attrayants :

1. Alpes de Haute-Provence : Canyon de Riolan

Situé à quelques kilomètres des Gorges du Verdon, le Canyon de Riolan est certainement le spot le plus populaire de la région auprès des amateurs de canyoning et de rafting. Ses immenses parois verticales ne sont que très peu espacées et offrent la possibilité de faire des sauter de près de 6m de haut, le tout dans un décor spectaculaire.

2. Corse : Canyon de Purcaraccia.

Un parcours magnifique à proximité de la ville de Zonza en Corse-du-Sud, offrant de nombreuses cascades, des piscines naturelles et des descentes en rappel. Sans aucun doute le meilleur spot de l’île de Beauté.

3. Hautes-Alpes : Canyon des Ecouges

Non loin de Grenoble, ce canyon est réservé aux aventuriers expérimentés et permet de profiter de toutes les activités de canyoning, des toboggans naturels aux descentes en rappel, en passant par les tyroliennes.

4. Alpes Maritimes : Canyon de la Maglia

Ce magnifique canyon des Alpes Maritimes est accessible à tous, à condition d’être en bonne forme physique. Situé tout près de Menton, il offre une très bonne alternative à la baignade en mer.

5. Var : Gorges du Verdon

Situées dans le superbe département du Var, les Gorges du Verdon sont très populaires auprès des amateurs de canyoning et de rafting car elles offrent de nombreuses possibilités adaptées à tous les niveaux.

Canyoning : on part avec quel matériel ?

L’indispensable pour débuter : 

– Une combinaison néoprène de 5 mm
– Un casque (type escalade, spéléo)
– Un baudrier équipé de deux longes dynamiques, un descendeur et des mousquetons à vis
– Des chaussures avec une bonne accroche

Pour progresser vers l’autonomie :

– Des chaussures et gants néoprènes
– Des chaussures de canyoning
– Un baudrier de canyoning
– Un sifflet

Pour être autonome :

– Deux cordes
– Un sac autovideur
– Un brin de corde équipé de deux mousquetons (cordasson)
– Un descendeur et des mousquetons supplémentaires
– Un couteau de canyoning
– Matériel de remontée sur corde
– Un bidon étanche contenant : une trousse secours, une lampe étanche, un masque de plongée.

Et l’impact sur l’environnement ?

Pas seulement basé sur l’aspect ludique et le challenge sportif, le canyoning est aussi une manière de découvrir des lieux souvent difficiles d’accès et d’une grande beauté. C’est pourquoi canyoning et environnement sont étroitement liés.

Mais certaines Associations Ecologiques ont dénoncé la pratique du canyoning pour la dégradation qu’elle peut parfois causer sur l’environnement : piétinement de la végétation, destruction des talus en bordure de rivière, traces de mousquetons sur les rochers, perturbation de l’écosystème des rivières.

Conscients de ces risques, les guides et leurs groupes prennent des dispositions pour respecter leur « terrain de jeu » et se sentent responsables de la santé des sites qu’ils fréquentent et luttent activement pour la protection de leur environnement.

Quelques exemples de démarches entreprises dans ce sens :

  • Sortir systématiquement les déchets venant de l’amont du canyon.
  • Proposer des journées dédiées à la dépollution en début de saison
  • Inciter les pratiquants à utiliser un système de covoiturage pour réduire l’empreinte carbone

Préférer les circuits où la progression se fait à la nage afin d’éviter de toucher les fonds. Donner pour consigne aux pratiquants de longer les parois pour faciliter les déplacements et limiter la zone de piétinement.

Echanges avec Jacqueline Mélis, Instructrice à la FFME et 30 ans d’expérience au compteur

Bonjour Jacqueline, raconte nous tes débuts en canyoning.

 « J’ai découvert la pratique du canyoning il y a 30 ans, en 1987. A l’époque, je pratiquais déjà l’escalade en club et parallèlement, je pratiquais les sports d’eau vive (canoë, rafting, hydro speed). Encore méconnu du grand public, le canyoning a vu le jour au Mont Perdu dans la Sierra De Guaira dans les Pyrénées espagnoles. Cette discipline alliait les 2 pratiques : escalade et eau vive. C’est donc tout naturellement que je me suis lancée en m’appuyant sur mes connaissances en escalade et un 1er livre que j’ai trouvé dans un magasin spécialisé dans la spéléo qui avait identifié 15 parcours en France. Ça été le début de mon aventure avec le canyoning ; je suis partie « à l’assaut » de ces 15 parcours. 

J’ai pratiqué en free-lance pendant 10 ans, puis le Club Montagne et Escalade Araignée Bleu Ciel m’a demandée de monter l’activité canyon. Je me suis formée en passant le Monitorat fédéral de descente de canyon en 2002 puis mon brevet Instructeur Fédéral de Canyon il y a 3 ans.

Depuis 2002, je me suis beaucoup investie dans mon club avec des sorties Initiation et des stages de formation nationaux en tant que Moniteur. »

Jacqueline Mélis

Tes spots préférés de canyon en France ?

1/ Alpes Maritime

2/ Verdon (Alpes de Haute Provence)

3/ Corse

Tes pays préférés pour la pratique de canyoning ?

1/ Madère

2/ Les Açores

3/ La Suisse

Comment s’équiper pour le canyoning ?

« Au départ, les pratiquants du canyoning ont utilisé le matériel existant de spéléo et d’escalade. Depuis, ce matériel s’est adapté aux exigences du canyoning : la combinaison néoprène s’est renforcée et a gagné en souplesse, Adidas a lancé une paire de chaussures spécifique au canyon (Fiveten). Des sacs ont été pensés spécialement pour cette discipline, et en général, tout le matériel s’est allégé pour gagner en mobilité.

Quelques fabricants se sont spécialisés dans le matériel canyon ; Principalement des magasins en ligne comme Résurgence, Aquatique Canyon… La plupart des canyonistes s’équipent auprès de magasins hyper spécialisés comme Gens de la montagne dans le Vercors. »

Organisation, gestion et économie de l’activité Canyoning en France ?

« En France, l’activité canyoning est gérée par deux fédérations : la FFME (Fédération Française de Montagne et Escalade) et la FFS (Fédération Française de Spéléo).

Avant 2002, 3 brevets d’État permettaient d’encadrer une sortie canyon : Guide de haute montagne, Brevet État spéléo et Brevet État Escalade. Depuis 2002, un seul brevet d’état spécifique au canyoning permet d’accompagner des groupes en canyoning.

Depuis 2010, de plus en plus de jeunes se forment au métier de guide et 20 diplômés d’état « arrivent » chaque année sur le marché qui devient de plus en plus difficile.

Aussi, la pratique du canyoning attire de plus en plus de touristes dans des régions jusqu’alors peu fréquentées et contribue ainsi à l’économie locale (hébergement, dépenses alimentaires, etc…) »

Comment sont rémunérés les guides ?

« Comme tous les brevets d’état, la sortie canyon coûte entre 50 et 80€/personne pour une descente. Les groupes sont généralement de 5 personnes et le guide fait 1 à 2 sorties par jour. Ce cas est pour la pratique en libéral.

Si le guide est salarié de la FFME, il est rémunéré 250€ la journée. Il faut garder à l’esprit que c’est une activité saisonnière pratiquée uniquement en été, les guides doivent donc avoir un second emploi pour la saison d’hiver. »

Quel est l’impact environnemental du canyoning ?

« L’impact du canyoning sur l’environnement est une question majeure que tous les acteurs se posent actuellement. Des études ont été réalisées sur l’impact environnemental, surtout sur les canyons très fréquentés par les guides. En effet, plus de 2000 canyons sont répertoriés en France, mais les guides empruntent généralement les canyons les plus faciles, les mieux équipés et certains canyons sont fréquentés 2 à 3 fois par jour. Il est évident qu’en marchant sur la faune et la flore, les pratiquants créent des chemins et abîment les rives et les rivières.

Cependant, ces études ont montré que l’impact était très minime comparé à une catastrophe naturelle (crue, lâcher de barrage …) car les guides empruntent une infime portion de la rivière.

Surtout, le canyoning est une discipline pratiquée par des passionnés de nature et d’environnement qui se sentent très concernés par la préservation de tout l’écosystème. Aussi, ce sujet est largement abordé pendant les formations. 

Il existe aussi un lobbying avec les Fédérations de pêcheurs qui ont tendance à vouloir fermer certains sites car ils sont dérangés et il y a moins de poissons dans les rivières. Les canyons sont donc maintenant interdits avant début juin pour respecter la période de ponte. »

Certaines organisations se sont créées et travaillent ensemble pour dépolluer à certains canyons.

Par exemple, l’hiver dernier, dans l’arrière-pays niçois, des inondations ont englouti et déplacé les équipements dans certains canyons. Des équipes ont été mises en place pour rééquiper ces canyons.

Le canyoning se pratique-t-il en compétition ?

Le canyoning ne se pratique pas en compétition. Pour la simple raison que la vitesse en canyoning est à proscrire car elle rend la pratique beaucoup trop dangereuse. Cependant, la FFME tente de mettre en place des challenges, comme un parcours d’orientation dans un raid multisports en intégrant la descente d’un canyon, chrono arrêté. Ou encore des pratiques plus ludiques avec des sauts dans des cerceaux, des descentes de toboggan, des remontées de corde avec des bloqueurs…

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